jeudi 15 janvier 2015

Le massacre de Boko Haram dans l'ombre des attaques terroristes en France



Cette semaine, pendant que nos yeux étaient rivés à travers les medias du monde entier, sur la traque et la prise d’otage des terroristes islamistes que nous étions de suivre en direct comme au cinéma, Boko Haram était en train de tuer plus de 2000 personnes au Nigéria. En massacrant les populations, les soldats de la secte islamiste ont détruit 16 villages en provoquant ainsi les déplacements de milliers d’individus sans abris vers les pays voisins. C’est le massacre de 17 personnes à Paris qui a retenu plutôt l’attention, la mobilisation et la compassion du monde entier en oubliant ainsi les victimes inconnues et les sans voix assassinées par Boko Haram. Seuls quelques rares travailleurs humanitaires des ONG internationales sont restés au chevet de ces populations innocentes, désemparées et  meurtries par une violence inouïe,  qui sont devenues la cible des attaques terroristes régulières face à  un Etat impuissant, dans l’indifférence de l’Union Africaine. La communauté internationale et les Pays Occidentaux, plus engagés dans les autres foyers de conflit, comme l’Afghanistan, la Syrie et l’Iraq, semblent avoir relégué ce qui se passe au Nigéria  au second plan.    Dix- sept chefs d’Etats ont quitté l’Afrique pour venir assister au rassemblement mais ils ont oubliés le  drame nigérian. D’une part l’Afrique était surreprésentée à Paris et d’autre part elle a brillé par son absence et indifférence en terre africaine du Nigeria.    Or, si le Nigeria est touché par le terrorisme toute l’Afrique doit s’inquiéter. De plus l’Afrique, confrontée aux problèmes du développement politique et économique,  est sans doute la cible la plus vulnérable du terrorisme, où il trouve des terreaux plus favorables pour sa propagation et persistance. Les dirigeants africains n’arrivent toujours pas à comprendre que, dans un monde globalisé, «  lorsque quelqu’un tousse au Sahel ou au Nigeria, c’est toute l’Afrique qui sera enrhumé », pour reprendre l’expression de l’intellectuel nigérian et prix Nobel de littérature Wole Soyinka. En paraphrasant Soyinka, il est donc temps que tous les tigres africains arrêtent de parler maintenant avec des discours creux  au nom du «  politiquement correcte »,   pour sortir les griffes en faisant du terrorisme leur proie privilégiée, afin de protéger nos populations.  
Certes nous sommes choqués par les massacres de Paris mais n’oublions pas  non plus ces victimes et innocents du Nigeria  et des pays limitrophes, notamment le Cameroun et le Niger, confrontés aux problèmes de survie et qui tombent tous les jours sous les balles de ces robots tueurs corrompus, endoctrinés, manipulés, dressés et télécommandés contre leurs propres sociétés et populations. Depuis quand des attentats suicides Kamikaze sont-ils possibles  en terre africaine de syncrétisme,  de tolérance et de coexistence pacifique des populations de confessions religieuses différentes ?  Comment en est arrivé là au pays de Sinua Achebe dont le roman, « Le Monde S’effondre » est l’illustration même du syncrétisme africain, de la tolérance et du dialogue des religions ?
   La  jeunesse africaine ne doit absolument pas se tromper de lieu de combat en s’ingérant dans une stupide  guerre des civilisations transposées en Afrique. Cette guerre   n’est pas la nôtre alors que nous sommes confrontés au problème de développement et des catastrophes naturelles et sanitaires telles qu’Ebola en ce moment. Préservons donc nos vies, énergies, et intelligences en les consacrant au problème de développement au lieu de les gaspiller dans une guerre des civilisations masquées par la raison ou passion religieuse. Il ne faut pas perdre notre temps tout en compromettant notre avenir et donc celui du continent dans  une guerre peu respectueuse des vies humaines et destructrice des civilisations,  provoquée et entretenue par les élites religieuses et politiques du moyen Orient  et des pays du Golfe et alimentée par les erreurs  des dirigeants politiques occidentaux.  
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire