Si la Guinée est, depuis six mois l’un des pays les plus médiatisés
dans le monde, l’une des cibles préférées des media, ce n’est pas en raison de
ses performances économiques ni de ses exploits, mais plutôt, malheureusement, en raison de l’épidémie d’Ebola. Cette épidémie
n’a fait que consolider les clichés habituels de catastrophes et de misères
qui occultent, en général, tous les aspects positifs de la vie et des évènements
en Afrique. Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance en 1958 et son
rayonnement, sur le plan culturel et sportif grâce aux ballets africains,
Bebeya Jazz national et Hafia, Horeya,
des années 60, le peuple de Guinée peine à relever la tête sur la scène
internationale en se distinguant positivement des autres nations du monde.
Finalement, La Guinée s’est reposée et s’est endormie sur les exploits de ses premières années des indépendances tout
en les surestimant, sans pour autant chercher à les dépasser. Comme un proverbe
africain nous l’enseigne « un chasseur qui ne parle que de ces anciens
proies ou butins, un est chasseur qui n’a
pas réussi à en faire d’autres depuis très longtemps » C’est ainsi que nous sommes devenus en Guinée
des nostalgiques d’un passé lointain et embellie sans regarder le présent en
face et se projeter dans l’avenir.
Le sursaut national est possible
Il
faut se relever maintenant en se tournant davantage vers l’avenir et en faisant
un sursaut national à l’image de cette victoire de qualification du Syli national
pour la prochaine CAN. C’est pourquoi GUINEECLAIRAGES félicite l’entraîneur,
ami fidele de la Guinée, Michel Dessuer
et ses joueurs pour l’ensemble de leurs performances. Pendant ce tournoi ils
ont préparé et joué des matchs dans des
conditions très difficiles en raison de l’épidémie d’Ebola. Ils ont réalisé un véritable
exploit en se qualifiant dans ces conditions, d’autant plus qu’ils ont joué
tous ces six matchs à l’extérieur où ils ont été privés de leur douzième
joueur, le public Guinéen du stade 28 septembre. Nous remercions également le
Maroc qui a témoigné beaucoup de solidarité, d’amitié et d’hospitalité au
peuple guinéen en acceptant d’héberger les matchs du Syli sur son sol, dans un
contexte de marginalisation et de stigmatisation de notre pays en l’absence d’une
solidarité africaine.
Cela
dit, en se qualifiant ils ont déjà remporté une partie de la bataille qui ne
sera gagné entièrement que lorsqu’ils seront champions d’Afrique en 2015.
Soyons lucides et plus ambitieux en évitant de fêter la moindre victoire de notre équipe nationale de manière disproportionnée,
comme si elle était devenue championne
du monde. De plus l’euphorie suscitée par une telle victoire ne doit pas nous
distraire au point de nous faire oublier notre principal lieu de combat ( la
lutte contre Ebola). Nous ne gagnerons la guerre que lorsque nous parviendrons
à éradiquer l’épidémie d’Ebola.
Dr
A Wotem Somparé
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